Grelottante, sale et épuisée, Eriko gisait sur le sol d’une pièce ô combien poussiéreuse. Respirant très difficilement, l’humaine n’arrivait même plus à se redresser. Pour dire vrai, elle n’avait plus la force pour rien. Sa journée avait été épuisante comme toutes celles qu’elle avait vécues depuis son arrivée sur l’île. Cette fameuse île dont elle ne connaissait rien ! Malheureuse créature, elle ignorait même où elle se situait à l’instant. Cela devait faire des semaines qu’elle n’avait pas mis le pied dehors. La lumière du jour commençait tout doucement à lui manquer et l’absence de son frère à lui peser. Jour après jour, elle se voyait sombrer dans le désespoir, allant même jusqu’à penser au suicide. Seule la conviction qu’elle sortirait un jour de ce taudis la faisait tenir.

Elle était pourtant mal partie pour réaliser cet exploit. La chance l’avait définitivement abandonnée, elle l’avait laissée, là, entre les mains d’êtres abjectes qui s’amusaient à la battre à longueur de journée simplement parce qu’elle refusait de se soumettre à leurs désirs. La seule certitude qui lui restait n’était pas de bon augure. Elle savait qu’elle était tombée entre les pattes d’expert en la matière de traite humaine. Chaque jour, ils essayaient de la vendre à des créatures étranges qu’elle n’avait jamais vues de sa misérable vie mais son caractère exécrable en venait toujours à bout même des plus coriaces.

Cependant aujourd’hui, ils avaient prévu qu’ils la vendraient à tout prix. Ils savaient qu’elle valait énormément d’argent. Elle était jeune, belle, en bonne santé, vierge, elle savait danser, cuisiner, voler, lire les cartes et elle avait du caractère. Ils devaient simplement trouver un moyen pour l’empêcher de parler aux clients. Munis d’une corde et d’un morceau de tissu, les employés du marché pénétrèrent au sein de la pièce où ils avaient enfermé leur trésor. Sans prendre de gants, l’un deux l’attrapa par les cheveux, la forçant à le fixer dans les yeux. Lassée d’être traitée de la sorte, Eriko lui cracha au visage et le résultat de cette insubordination ? Il lui mit une claque qui la sonna quelques minutes, le temps qu’ils lui attachent les poignets et les chevilles et qu’ils la bâillonnent avec le morceau de tissu.

- « On fait moins la fière maintenant ! », nargua l’un des deux hommes.

Unissant leur effort et malgré les débattements de la blonde, ils réussirent à la hisser jusqu’à une cage au sein d’une boutique où d’autres personnes attendaient d’être vendues…Elle n’y resta que quelques secondes puisqu’ils la déplacèrent dans une autre pièce bien plus accueillante mais toujours aussi sombre…un endroit où seuls les riches avaient le droit d’entrer. Là aussi, ils la jetèrent dans une cage mais s’en éloignèrent pour discuter à son sujet. Heureuse d’être sortie de la chambre froide, la jeune femme tenta de comprendre ce qu’ils devaient se dire. Plissant les yeux, elle essaya de lire sur leurs lèvres. Un client fortuné devait venir la voir…dans…cinq minutes ?! Non ! Elle ne pouvait pas, elle n’avait plus la force de lutter…

La sonnette retentit, anéantissant les derniers espoirs d’Eriko. L’homme était énorme, il devait certainement avoir oublié à quoi ressemblaient ses pieds tant son ventre prenait de place. Essayant le plus possible de s’éloigner des barreaux, l’humaine n’y parvint pas, attachée comme elle l’était. Tant pis, elle allait devoir faire avec et essayer de le rebuter lui aussi. Comme il était trop gros pour entrer dans la cage, les deux employés durent à nouveau l’en sortir. Ils l’empoignèrent ferment afin de garantir qu’elle ne s’enfuirait pas. La froideur du sol sur sa peau pâle la fit frissonner tandis que l’énorme créature avait saisi son visage entre ses mains boudinées, tentant en vain de croiser le regard émeraude de la belle blonde. Confiant, et désirant l’admirer de meilleure façon, le client exigea qu’on la détache. Obligés, les deux employés s’exécutèrent…Et comme avec eux, elle cracha dans les yeux du client, le poussa et en courant, prit la fuite vers la sortie. Malheureusement, elle se heurta à un homme tout de noir vêtu, un homme au regard sombre à la fois fascinant et effrayant…un regard qui la fit frissonner. Mais elle ne devait pas penser à ça, puisant dans ses dernières forces, elle se releva et essaya de le contourner. Trop faible, elle ne put y arriver, les employés étaient déjà revenus. L’un deux l’empoigna par les cheveux et la tira ainsi jusqu’à sa cage tandis que l’autre s’adressa à l’homme vêtu de noir.

- « Veuillez excuser cette bousculade Mon seigneur Kyoya, nous la punirons comme il se doit. »

S'inclinant devant ce mystérieux personnage, il tourna les talons s'approchant à son tour de l'esclave rebelle, il lui asséna un violent coup de fouet. Trop fière, Eriko se mordit la lèvre inférieur jusqu'au sang afin d'éviter de crier, le regard arrogant et provocateur.

Kyoya ne désirait pas laissait le corps de sa belle esclave aux yeux de tous à cause de sa petite tenue et c'est pour cette raison qu'il posa sa veste sur ses épaules, après libre aux personnes de penser ce qu'il voulait de son acte. Il amena son esclave ainsi que son second à un restaurent où un majordome les dirigea à une table et prirent leur commande. C'est en prenant leur commande que Kyoya donna quelques consignes à sa jeune esclave qui répondit une fois que l'homme partit. Elle ne semblait pas pétrifié par la présence de Kyoya qui émanait toujours une certaine crainte d'abord à cause de son statut et ensuite, comment dire, par une aura naturelle ? Enfin bref', elle lui dit clairement son nom mais aussi qu'elle ne l'appellerait que par "Monsieur Hibari" et non "Maître". Cela amusa Kyoya au point de faire afficher à son visage un sourire qui montrait bien l'intérêt qu'il portait à l'égard de la jeune demoiselle :

- Intéressant. Très bien. Mais il enchaîna sur sa remarque sur l'égalité. Mais, ne te fais pas de fausses-idées. Je ne suis pas comme ces autres sous-démons, peu importe que tu sois une hybride, une humaine, une ange déchue, une démone, ou n'importe quel autre race. Ne te mets pas sur mon chemin et ne perturbe pas mes activités, et je ne te ferai aucun mal. Je te dis cela à toi, mais c'est pareil pour tout le monde.

Dit-il sur un ton bien plus sérieux, un regard plonger dans le sien montrant qu'il ne lui disait aucun mensonge et qu'il était prêt à frapper n'importe quelle personne qui s'opposerait à lui.
Après cette note qui clarifiait les choses, les plats arrivèrent. Le repas se passait calmement mais Kyoya ne mangea que peu, il prit une dizaine de sushis avant de terminer son repas. Les tables étaient assez petite, disons qu'elle faisait la longueur du bras de Kyoya, alors il essaya de faire de la place devant lui puis sortit un rouleau de parchemin qui était vierge. Il ouvrit ce rouleau et sortit un pinceau ainsi qu'un réservoir d'encre de chine qui se rangeait sur le côté du rouleau. Une fois le pinceau trempé, avec une très grande rapidité il dessina un oiseau comparable à un aigle. Une fois cela fait il rangea le rouleau dans sa poche intérieur et après avoir nettoyé le pinceau dans un verre d'eau et séché avec une serviette, il rangea cet outil dans la même poche. Il attendit qu'ils terminent le repas avant de sortir après avoir payé la note. L'argent était loin d'être le cadet de ses soucis.

Une fois dehors il ressortit le rouleau et l'ouvrit devant lui. L'énorme oiseau sortit et devenu réel tout en gardant une couleur blanc pour l'intérieur et noir pour l'extérieur. Cette oiseau était assez grand pour que trois personnes s'assoient tranquillement sur son dos. Kyoya monta en premier tandis que son second était avec la jeune esclave pour l'aider à monté si besoin est. Une fois que tout le monde était à bord, l'oiseau se mit à décoller. Volant dans le ciel, Kyoya était assis en tailleur et les mains posés sur les genoux, il regardait devant lui mais adressa tout de même la parole à son esclave :

- Nous allons chez moi. C'est un grand espace et tu pourras aller et venir comme bon te semble mais c'est assez reculé. Une fois arrivé, on parlera un peu et éclaircirons plus de détails.