Un esclave rebelle ? Enfin ? (pv Ulrick)

C’était un temps comme Lirénane l’aimait : mitigé, joueur. Le soleil jouait à cache-cache derrière les nuages, taquin. Lirénane avait passé une nuit seule. Eh oui, même à elle, la succube sulfureuse, ça pouvait arriver. Le seul problème, c’était qu’elle mourait de faim… Et ce n’était pas des tartines ou des sushis que son corps réclamait… S’étirant, elle se redressa, entièrement nue, puis quitta ses magnifiques draps de soie rouge-sang. Enfilant une robe de chambre de soie rouge également, Lirénane s’installa devant son miroir et brossa rapidement ses cheveux, histoire d’être présentable pour le petit déjeuner. Lorsqu’elle se sentit prête, elle fit appeler ses serviteurs. Trois beaux jeunes hommes, parmi les autres, vinrent la servir. La jeune démone s’installa dans son fauteuil, le plateau du déjeuner à sa droite. L’un de ses hommes lui glissait délicatement les aliments dans la bouche, le deuxième la ventilait à l’aide d’un large éventail, l’autre attendait ses instructions. Lirénane observa ce dernier un instant, puis elle le pointa de son doigt blanc.

- Fais-moi du bien ! Tu sais ce que je veux !

Le jeune homme, résigné, s’agenouilla, écarta les cuisses de la succube et commença à lécher son intimité. Lirénane adorait ce genre de petits déjeuners. D’ordinaire. Mais là, elle ne trouvait pas satisfaction. Aucune résistance, aucun rejet. Il n’y avait rien d’amusant à ça… Son esprit de dominatrice s’endormait, d’autant plus qu’avec son pouvoir, elle n’avait pas beaucoup d’efforts à faire pour se faire obéir.

- Assez !

Lirénane se leva et partit laver son corps, dans un bain chaud parfumé à la rose. Quand elle eut fini, elle enfila son petit kimono blanc habituel, noua ses cheveux, puis elle prit la direction du marché aux esclaves, avec une escorte de quatre gardes du corps. Elle savait que Shin saurait lui trouver l’esclave qui correspondait le plus à ses désirs. Mais en attendant, pendant qu’elle marchait, elle salivait d’avance en imaginant son futur esclave. Un homme ou une femme ? Non, un homme. Elle souhaitait sentir un gros… truc entre ses cuisses et la plupart de ses serviteurs étaient mal équipés. Peut-être serait-il brun ou blond ? Ou alors un rouquin ? Un humain, certainement. Quoique les humains n’étaient pas les meilleurs des jouets. Trop dociles pour la plupart, effrayés par leur situation. Ce n’était qu’une île démoniaque, après tout ! Lirénane marqua un instant d’arrêt. Shin ne lui ferait certainement pas payer son esclave avec de l’argent. Il était plutôt du genre à demander un remboursement en nature. Elle irait le trouver plus tard pour lui demander ce qui le satisferait. Contrairement à certains, Shin pouvait demander toutes sortes de choses, de préférence calculées. Il ne faudrait pas qu’il s’avise de demander un prix trop élevé… Lirénane eut un léger sourire. S’il ne demandait que son corps, ce ne serait pas un paiement mais une partie de plaisir ! Cela dit elle n’avait encore jamais goûté au corps de ses deux associés. Trop risqué… Il valait mieux éviter le rapprochement charnel dans ce genre d’association ! Le premier qui craquerait pour un des trois ferait basculer la balance, l’équilibre du trio. Il ne fallait pas mener l’île à sa perte pour une simple pulsion ! Et puis, où irait-elle si par malheur l’île disparaissait ? Exilée de chez elle, reniée par sa famille, elle se retrouverait à errer chez les humains… Beurk !

Un frisson l’envahit à cette idée. Jamais de la vie ! Les humains ne comprendraient jamais sa soif dévorante de luxure ! A moins de finir prostituée de luxe… Mais elle refusait de s’abaisser à vivre de la vente de son corps, elle gardait tout de même un peu de fierté !

Secouant la tête, Lirénane chassa ses pensées. C’était incroyable comme son esprit avait dérivé ! Elle pensait à son esclave, et voilà qu’elle imaginait sa vie chez les humains… L’horreur ! Cela dit, c’était plutôt amusant pour elle ! Attrapant le premier garde qui l’escortait, elle le plaqua contre le mur et planta ses griffes dans sa hanche. Le garde retint un hurlement, ne laissant échapper qu’un petit gémissement plaintif. Lirénane approcha sa bouche de son oreille et lui murmura :

- Sais-tu ce que je désire ?
- Oui votre altesse…
- Sais-tu comment me combler ?
- Oui votre altesse…
- Alors tu ne m’intéresses plus !

Elle relâcha son garde et reprit sa marche, d’une démarche gracieuse et ondulée, ses hanches s’agitant à chacun de ses mouvements. Lorsqu’elle arriva au marché aux esclaves, elle ignora royalement les marchands qui l’interpellaient de vive voie. Elle était célèbre, après tout ! Son regard se posa sur le propriétaire, Shin. Le rejoignant en se faufilant dans la foule, elle le salua puis lui expliqua son problème. Après quelques négociations pour l’achat de l’esclave, Shin la conduisit vers un étale, où plusieurs esclaves mâles étaient présentés. Lirénane repéra aussitôt celui qu’il voulait lui vendre : magnifique jeune homme aux cheveux blancs et au regard vif, il semblait en effet sur le point de mordre la première personne qui oserait l’approcher… Parfait… Lirénane n’attendit pas l’invitation du marchand, elle se hissa gracieusement sur l’estrade et se plaça face au jeune homme, les yeux pétillants de malice.

- Ton nom, joli môme ! Et je te sauverai peut-être de cet enfer !

C’était un premier test… Elle jugerait de sa réaction pour savoir s’il lui convenait ou pas.

La journée était certes plaisante mais étrangement Ulrick n'avait pas le cœur à s'en réjouir et à profiter de l'alternance entre soleil et fraicheur quant l'astre allait se cacher derrière le voile de quelques nuages de passage. Mis en vente depuis déjà trop de temps pour qu'il puisse encore en tenir le compte exact il ne voyait pour tout horizon à sa vie que l'éternel recommencement des jours, mornes et semblables en un cercle sans fin qu'il entretenait avec un fanatisme que nourrissait sa seule fierté.
Car repoussant chaque tentative de l'approcher il semblait tout mettre ne œuvre pour demeurer à jamais là, enchaîné et en vente, sans jamais quitter le lieu où il était exposé parmi d'autres esclaves mâles mis à part pour se faire marquer dans un dortoir insalubre et malcommode où il avait sa paillasse attitrée pour la nuit.

Pourtant le quidam qui venait à le remarquer ne pouvait trouver qu'étrange qu'il ne fut pas plus mis en valeur ou déjà la cible de quelques acheteurs se disputant son prix. Il avait l'air en excellente forme physique quant d'autres moins chanceux supportaient à peine le poids de leurs entraves d'acier et possédait en plus de la beauté -de nombreux soumis étaient ici pour leur caractéristiques esthétiques et il n'était pas le seul Adonis au visage singulier de beauté- une aura particulière passant essentiellement par son regard gris-argent et qui laissait sous entendre outre un caractère et un esprit vif une noblesse d'âme peu courante pour qui se prétendait esclave soumis aux désirs de ses futurs acquéreurs.
Malheureusement l'explication venait bien vite aux curieux se risquant à venir tâter l'humeur de l'hybride qui dévoilait alors un don particulièrement développé pour user des mots comme autant d'aiguilles effilées destinées à venir transpercer l'ego de ses interlocuteurs et ce jusqu'à les dégouter et les faire le fuir comme la peste. Si l'expression "langue de vipère" semblait avoir été créer pour une personne c'était sans doutes pour lui qui partageait avec cette maxime à la fois l'usage de verbe blessant et l'appendice fourchu d'un vrai reptile.

En tout les cas Ulrick ne s'attendait pas à une quelconque évolution, à un quelconque changement dans le passage placide de ses jours. Encore une journée à se montrer détestable autant que suave et à briser autant de potentiels maîtres qu'il y aurait de tentatives de l'acheter, en un sens il aimait bien plaire à ces pauvres démons ou vampires venant le découvrir, il n'avait qu'eux pour passer le temps agréablement en les insultant avec intelligence et mépris mêlé de tact et de savoir-vivre.
Et justement le destin semblait lui sourire à l'instant : une jeune femme ou ce qu'il en tenait lieu -il n'avait plus guère de mal à reconnaitre les démons désormais même quant ces derniers ne portaient ni queue ni cornes- s'approchait de lui après avoir discuté quelques temps avec un homme, que l'hybride savait important et influent sur les ventes sans jamais avoir réussi à découvrir son réel rôle en la salle de vente. Il se força à se redresser de toute sa carrure et épousseta les habits qu'il portait : Pantalon de cuir noir et chemise de lin blanc aux manches amples s'ouvrant entièrement sur son torse de part l'absence des boutons, maintenant arrachés depuis fort longtemps pour "exhiber la marchandise" comme aimait le prononcer les vendeurs en laissant tel homme ou telle femme admirer les torses des esclaves à vendre.

Ainsi sembla t-il très occupé à raccorder sa mise ne plis quant la succube vint se hisser devant lui et s'adressa à sa personne, lui demandant son nom avec une nuance d'amusement dans la voix.
Ulrick daigna alors porter son regard argenté sur elle et, sans un mot pour lui répondre ou pour signifier qu'il l'avait ne serait-ce qu'écouté il la toisa de pieds en cap et se força à ne pas laisser voir l'impression qu'elle éveillait en lui. Jolie, désirable, riche... il semblait tant connaitre ce type de maîtresse qu'il complétait mentalement par "vaniteuse, imbue d'elle-même et impulsive, trop facile de la choquer elle doit avoir l'habitude que l'on rampe à ses pieds même si l'on est pas un esclave".

-Je me nomme Ulrick Hastur, quant à cet enfer il serait moins invivable si je n'avais pas à répéter sans cesse mon patronyme, les vendeurs vous renseigneraient sur de tels détails aussi bien que je ne le fais. finit-il pas répondre après tant d'attente et d'une voix égale bien que totalement dépourvue de déférence envers Lirénane.

-Et vous-même avez-vous un nom à me donner comme le voudrait les règles d'usage lors d'une présentation ? Ou ai-je encore la malchance coutumière d'attirer des benêts ne sachant pas décliner poliment leur identité à qui de droit ? Un soupir de lassitude accompagna ces questions, comme si en effet il avait eu à souffrir une longue série d'interlocuteur manquant de savoir-vivre. Ce qui était à la vérité le cas et il espérait que pour une fois la personne en face de lui saurait échapper à la règle et à lui opposer plus que de la suffisance contre son mépris et son dédain qu'il retenait encore de laisser s'exprimer pleinement.

C’était presque risible. Ce jeune homme ne ressemblait pas du tout à un esclave comme les autres ! D’ailleurs, il avait de la chance de ne pas avoir le torse huileux, un traitement que Shin aimait faire subir à ses esclaves pour mettre leurs muscles en valeur. Il avait du sentir que cet esclave-ci ne partirait pas avec n’importe quel maître. Et même si Lirénane n’était pas vraiment une cliente fidèle, elle pouvait se vanter de ne pas être « n’importe-qui », du moins sur cette île. La manière dont le jeune homme se comportait, sa façon d’épousseter ses vêtements ou même de bouger… Tout laissait croire à un rang noble. Ce n’était pas si rare de voir de jeunes esclaves ignorer leur rang et s’imaginer encore dans leur ancienne vie, mais il fallait reconnaître que celui-là, pour un esclave aguerri, avait encore beaucoup de choses à apprendre. Ses maîtres n’avaient certainement pas su comment le « dresser » correctement. C’était un défi plutôt amusant pour la jeune succube. Son propre rang d’ancienne héritière l’avait habitué à bien des choses, et dominer en était une. Mais à quoi bon dominer par la violence ? Ce genre de domination n’amenait rien de bon ! Il y avait des méthodes bien plus… marquantes ! L’humiliation en était une, et qui avait-il de plus jouissif que de voir un esclave aussi hautain la supplier en pleurant ? Elle y parviendrait. Elle y mettrait certainement le temps, la fierté n’est pas toujours simple à briser, mais elle trouverait bien un moyen. Oh, bien sûr, elle n’était pas si cruelle, c’était simplement un petit jeu qu’elle avait l’intention de gagner. Et pour que le jeu soit croustillant, elle expliquerait les règles à ce jeune homme.

Ce dernier la toisait des pieds à la tête, l’analysant certainement. Qu’allait-il déduire de l’apparence de la succube ? Qu’elle était riche ? Ses vêtements ne le prouvaient pas mais les gardes du corps qui l’accompagnaient se suffisaient à eux-mêmes. Qu’elle était arrogante ? Son seul regard la trahissait. Oui, il pouvait s’imaginer beaucoup de choses, mais certainement pas ce qui l’attendait chez une demoiselle de son genre. Elle n’était pas devenue une des dirigeantes de l’île en pactisant avec Dieu !

Le comportement du jeune homme l’amusait au plus haut point. Elle attendait sa réponse, et la réaction ne se fit pas attendre. Une phrase cinglante, insolente, comme un roi rabaissant un sujet trop empressé. Lirénane, au sang chaud, du tout de même marquer un effort pour ne pas renvoyer directement le fond de sa pensée. Non, chaque chose en son temps. Au moins elle avait appris son nom, c’était suffisant. Sa dernière phrase était une réelle provocation, une phrase qui pouvait se traduire par « Donne-moi ton nom ou tu passeras pour une imbécile ! ». C’était assez puéril, en y réfléchissant, mais que pouvait-elle attendre d’un esclave ? Il n’avait guère plus que les mots pour se défendre, et les mots pouvaient se montrer plus tranchants qu’une épée. Lirénane le toisa à son tour, lui rendant la pareille, puis elle afficha un sourire carnassier avant de se tourner vers Shin.

- Il me plaît bien, ce petit insolent ! Mais ça m’étonne que tu n’ais pas tenté de le mater !

Se tournant à nouveau vers le jeune homme, Lirénane le fixa de son regard rougeoyant, sans utiliser son pouvoir pour autant.

- Depuis le temps que tu vis sur cette île, ton ignorance me consterne ! Ignores-tu donc les noms des trois dirigeants ? Ou seulement leur apparence ? Ce simple indice devrait te permettre de savoir qui je suis. Mais voilà qui pourrait faire un premier jeu passionnant ! Essaye donc de deviner mon nom !

Lirénane s’approche d’Ulrick, toujours souriante, frôlant le bout de son nez. Elle savait qu’il ne tenterait pas de lui faire du mal, s’il tenait à quitter sa cage. Mais cela dit, elle était tout de même prête à reculer au moindre mouvement suspect. C’était ainsi que Lirénane se comportait : la prudence pouvait sauver la vie, tant qu’elle n’empêchait pas de vivre !

- On peut jouer de cette manière-ci. Tant que tu n’auras pas trouvé mon nom, tu devras…
- Maîtresse Lirénane !

Lirénane plissa les yeux, dégoutée. Une de ses servantes venait à sa rencontre, l’air affolé. Mais elle venait de commettre une grosse erreur ! Quelque soit la raison, il ne fallait jamais interrompre Lirénane pendant un de ses jeux ! Et surtout quand elle en expliquait les règles… La jeune blonde aux yeux verts qui la rejoignit, vêtue en soubrette, s’inclina profondément devant sa maîtresse. Lirénane ne la salua pas, se contentant de lui adresser un regard glacé.

[color:1327= olive]- Maîtresse Lirénane, votre sœur vous a envoyé un message, qu’elle a jugé de la plus haute importance !
- Laquelle ?
- L’héritière, maîtresse Lirénane.
- Très bien, je lui répondrais à mon retour avec toute l’attention et le respect que je lui dois.

Etre interrompu dans un de ses jeux par son horrible sœur avait de quoi la mettre d’humeur massacrante… Ce qui était le cas à présent. Se tournant vers Shin, elle désigna Ulrick.

- Je le prends ! Donne-moi une laisse solide pour l’emmener jusqu’à mon château !

Sautant de l’estrade avec grâce, Lirénane laissa ses gardes du corps emmener Ulrick avec eux, tandis qu’elle saisissait la jeune servante par le col.

- Tu me payeras ton interruption, j’espère que tu en étais consciente au moment de ton arrivée !
[color:1327= olive]- Oui, maîtresse… Mais je connais votre grande générosité !

Lirénane grinça des dents. Elle était décidément trop gentille ! Mais il lui faudrait tout de même punir sa servante pour l’avoir interrompu d’une manière aussi impolie. Peut-être trouverait-elle là une manière de dresser son nouvel esclave…

- En route !

(Je te laisse répondre, puis je continuerai dans mon château Wink

)

Lirénane ne semblait pas faire partie de ces maîtresse hautaine et capricieuse qu'Ulrick avait l'habitude de rebrouer en peu de mots. Il dut s'avouer surpris qu'elle ne réagisse pas plus vivement à ses menues provocations et se trouvait capable de prendre avec tant de légèreté et de recul les paroles de l'esclave. Ah il c'était trompé, elle n'était pas si simple à pousser à bout !

Enfin un peu de challenge ?

Il s'abstint néanmoins de sourire trop vite alors que la démone demandait à l'autre personne, nommée Shin, pourquoi il n'avait pas déjà été maté... oh mais il avait subit bien des essais de "l'éduquer" et ce à coups de fouets, de promesses, de menaces, de cajoleries et rien n'y faisait, il préférait tout plutôt que de devoir se plier face à une autorité qu'il ne reconnaissait pas comme légitime, et ça la succube l'apprendrait bien vite à ses dépends !

Quant à la petite remontrance qu'elle lui fit et sur sa si fameuse identités, l'hybride se borna à hausser les épaules et à lui rendre un regard farouche avant de répondre, sur le champ cette fois et avec une voix incisive...

-Votre "importance" que je qualifierais plutôt de suffisance est tout aussi consternante que mon inculture, bien sur que je ne peux connaitre le visage des trois dirigeants, vous me prenez pour un espion capable d'aller et venir d'ici où je suis enchaîné afin de me renseigner sur les visages de telles personnalités ?!?

Il la laissa ensuite s'approcher, regrettant de ne pouvoir faire de mouvements brusque pour la pousser à le fuir. Non pas qu'il veuille qu'elle le sorte d'ici, il ne voulait pas ça et préférait pourrir en vente que de devoir supporter une maîtresse mais la rune magique tatouée à sa peau le retenait de tout gestes déplacés, même non létaux et seulement destiné à la faire le craindre.

-Votre jeu n'amuse que vous Mademoiselle, et je ne vois pas pourquoi je vous ferais le plaisir de vous suivre dans cette passade que...

Lui aussi fut alors interrompu par la servante de Lirénane qui venait à la fois délivrer un message semblant de quelque impotence et aussi spolier la réponse au fameux jeu de la succube. Sans qu'il ose se l'avouer Ulrick en devint courroucé, il n'aimait pas perdre à un jeu fut-il aussi basique ce celui proposé par la démone et la servante l'avait privé de tout rebondissement sur ce sujet.
Il ne réagit donc pas quant la maîtresse promit de punir plus tard sa servante, alors qu'au naturel il aurait décrier une telle promesse juste par contradiction avec un "maître" désirant faire selon sa volonté envers un "soumis". Et alors qu'il réalisait cela il fut tout aussi abasourdit par la soudaine déclaration de la démone ! Comment ça elle le prenait ?!? Mais il n'y avait pas moyen de convenir aussi rapidement de ce fait ! Il serra les dents et faillit retenir Lirénane pour la forcer à lui refaire face et lui cracher ses quatre vérités au visage !

-Mais !?! Pour qui ou quoi vous prenez-vous ?!? Être Lirénane une des 3 grands fondateurs ne vous autorise pas à...

Mais ses mots se perdirent dans le silence quant deux gardes du corps n'ayant rien à envier à Ulrick en terme de musculature le prirent chacun sous un bras pour l'emporter de force. L'hybride tenta alors de se débattre en pure perte, la force de ses kidnappeurs et la sceau apposé à même sa peau l'empêchaient de faire quoi que ce soit de vraiment décisif pour retrouver une quelconque liberté de mouvement.

-Vous le regretterez Lirénane, je vous le promets ! Je ne rejoindrais jamais votre coffre à jouets vivants !!! Siffla t-il à son intention en levant la voix avant de disparaitre vers la demeure de la succube, se faisant une raison pour le moment et ne résistant guère plus qu'en se laissant porter de tout son poids par les deux gardes du corps.

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