Une rencontre pas comme les autres [PV Toshiro Hitsugaya]

Cela faisait maintenant plusieurs jours qu'Ayumi pourrissait dans cet endroit austère. Les gens étaient agglutinés les uns sur les autres, la plupart du temps peu habillés et parfois nus. On obligeait les esclaves à se tenir debout pendant des journées entières, leur donnant à peine de quoi boire ou manger, certains étaient attachés par le cou, les poignets ou les chevilles dans des positions peu éloquentes, tandis que d'autres gémissaient, ayant pour seule réponse les coups de chaussures que les marchands et vendeurs leurs donnaient pour les faire taire.

Ayumi était débout elle aussi, elle regardait dans le vague, ne cherchant même plus à espérer trouver quelqu'un qui pourrait la sortir de là, chose impossible, chose irréelle, mais qu'il était plaisant de croire, car cela redonnait un peu d'espoir malgré tout. Dans un monde comme celui-ci, il fallait se raccrocher à la moindre espérance pour ne pas sombrer. Celle d'Ayumi était qu'un jour, elle sortirait de ce cauchemars sans fin.

Et bien, aujourd'hui était un jour comme les autres, des acheteurs la regardaient, certains la tâtait, la touchait, la caressait, pour voir le grain de sa peau, la chaleur qui en émanait, était-elle molle ? Musclée ? Malade peut-être ? Un esclave malade ne vaut pas grand chose, mais tout est bon à vendre, du moment qu'il nous rapporte quelques sous. Cinq maîtres étaient passé sur elle, à peu près tous pareil, dominant, sans cœur, autoritaire. Le profil type du maître parfait quoi. Plus rien n'étonnait la jeune fille, petit, grand, gros, maigre, moche ou beau, ces hommes là ne voulaient que de la viande en plus à martyriser, à violenter. Elle s'y était faite, c'était sa destinée.

Vers les dix-huit heure on l'autorisa à s'assoir pour reposer ses jolies jambes, il valait mieux ne pas abimer la marchandise potable ! Ce qui aurait été une perte pour ce marchand au nez crochu et a l'épaisse moustache qui ne cessait de montrer ses esclaves comme un marchand de fruits et légumes montre ses belles tomates. Avec fierté, on pouvait presque l'entendre dire " C'est moi qui les aient fait pousser ! J'ai choisis les meilleurs engrais M'sieurs Dames !"
Hum ? Oui c'était ça a longueur de journée, tous les jours qui se succédaient étaient pareils, identiques.

Se massant les jambes pour faire en sorte que le sang y circule au mieux elle vit s'approcher de son stand un homme d'une étrange beauté, il paraissait déplacé sur un marché comme celui-ci. Ayumi l'observa se demandant réellement ce qu'il faisait ici. Cherchait-il un esclave ? Il n'en avait pas l'air... Après, la jeune fille était loin de savoir lire dans les pensées des gens.
La sortant de ses songes, le marchand moustachu la siffla, lui faisant comprendre qu'elle devait se remettre debout au plus vite. Oui, la marchandise attirait plus quand elle était exposée bien au devant, ou attachée comme simple bête de foire.
Le temps de se relever l'homme avait disparu de son champ de vision. Il s'était engouffré dans la masse de personne qui se promenait parmi les étalages d'humains en vente.

la jeune fille croisa les mains et se mit de nouveau en monde 'vague'.

C’était une banale journée comme les autres, enfin, plus banales que ces premières heures sur cette île des plus étranges. Il avait du comprendre où il était, éviter de se faire avoir par les marchands d’esclaves ou autres personnes susceptible de lui faire du mal. En outre, l’esclavage était de rigueur, voir était considéré comme habituel, banale sur cette île. Chose que le jeune vampire ne cautionnait pas complètement. M’enfin, il s’habituerait un jour, comme les autres habitants de cette ile l’avaient fait avant lui.

Par chance, ou non, il avait trouvé une sorte de boutique à l’abandon avec logement au dessus dans une ruelle pas très accueillante mais ô combien discrète. La discrétion était le principal objectif du jeune homme aux cheveux blanc. Au moins, il lui arriverait rarement des pépins avec ce type de logement …

Ce jours-là, Toshiro se baladait pour prendre ses repères dans l’Iles et voir où il pourrait se déplacer librement ou au contraire, éviter les endroits mal famés. Même si l’île avait déjà une image peu glorieuse …
Et en parlant d’endroit mal famé, il tomba sur l’un d’eux alors qu’il était entrain de réfléchir pour son propre commerce : il était en plein milieu du marché aux esclaves.
Il pressa le pas, toujours entrain de réfléchir et en voyant la misère des esclaves. Sauf que quelque chose l’interloqua

" C'est moi qui les aient fait pousser ! J'ai choisis les meilleurs engrais M'sieurs Dames !"

Le jeune homme, perdu dans ses pensées fût tiré de ses rêveries par ces paroles. Y’avait-il dans cette endroit lugubre et opprimé par la foule intense un coin pour les fleuristes ? La question ne se posait même pas quand on voyait l’endroit où il se trouvait. Pourtant, il avait bien entendu des mots comme « pousser » ou « engrais », un jargon typiquement floral. Entendu ou voulu par son inconscient.

Il se dirigea, en se frayant un chemin entre la populace avide d’argent, vers la source des mots et cela le mena devant un marchand d’esclaves, homme opulent, vil et grossier. Genre de personne qui ne s’intéresse pas du tout aux fleurs mais à l’argent. Quoique, à bien regarder comme le fit le jeune vampire, il avait bien une fleur sur son étalage, une fleur rare.

Avant qu’il ne se fasse apostrophé par l’esclavagiste parce qu’il regardait sa marchandise, Toshiro reprit sa marche à travers la foule, jouant des coudes. Sauf que la jeune femme aux yeux gris et aux cheveux noir corbeau lui restait en tête. Pour lui, elle ne méritait pas ça, pas ce type de vie. C’est une chose pas fréquente chez le vampire de penser qu’une personne ne mérite pas sa vie, vu la tragédie qu’il s’est produit dans sa propre vie. Mais là, tout est différent. Surtout depuis qu’il avait vu la misère des esclaves.

Il rebroussa chemin et revint vers cet étalage où son « objet » de convoitise se trouvait.

« Alors M’sieur ! Vous êtes intéressé ? C’est les meilleurs du marchée ! J’connais pô mieux. »

« Hum … Puis-je inspecter la … Mar-marchandise ? »

« Faite c’mme vous voulez, vous verrez, vous en achèterez ! »

Il monta sur l’estrade mise en place pour mettre en valeur les esclaves et s’avança d’un pas maladroit vers la jeune femme, pas très habitué par cette situation d’esclave/maitre. Il lui attrappa le bras, touchant ainsi sa peau aussi douce que ces pétales de fleurs en faisant mine de l’inspecter. Il rajouta tout bas :

« Vous ne méritez pas ça … »

Ayumi entendit alors la voix gutturale de son marchand résonner à ses oreilles, apparemment un client désirait inspecter la marchandise... La jeune fille ne chercha pas à regarder de qui il s'agissait, c'est dans ces moments là qu'elle fermait son esprit et se mettait en mode poupée.
Oui une vulgaire poupée à qui on pouvait faire tous ce qu'on voulait.

Elle sentit soudain une main froide sur sa peau et frissonna, quelques instant plus tard une voix douce se fit entendre:

« Vous ne méritez pas ça … »

La jeune fille releva la tête et regarda son acheteur potentiel. C'était lui, l'homme qu'elle avait remarqué tout à l'heure. Ayumi aurait pu le comparer à un ange, la peau blanche tout comme ses cheveux, malgré le fait qu'il paraissait jeune, il était très grand, peut être 1
mètre 80 et possédait une carrure qui se voulait athlétique et donc,
peut désagréable à regarder. Cependant ce qui était le plus surprenant était surement ses yeux verts émeraudes magnifiques, hypnotisant.

C'était la première fois que quelqu'un lui disait quelque chose de gentil, de plaisant et Ayumi sentit son cœur se réchauffer. Relevant la tête, elle vérifia que son horrible vendeur était occupé à vanter les prouesses de ses esclaves à une autre personne pour ne réussir qu'a lui répondre un simple " Merci ".

Elle avait toujours rêvé d'une situation similaire à celle-ci, une situation ou quelqu'un la considèrerait comme une personne à part entière et non un simple objet fait pour plaire. Et depuis que sa mère était morte, tout le monde s'était ligué pour lui enfoncer dans la tête le contraire, tu n'es qu'une soumise, qu'un objet vivant, oui... enfin de compte, elle n'était qu'une poupée composée de chair et d'os.

Ayumi reporta alors son regard dans celui du jeune homme, elle le dévisagea quelques secondes puis lui demanda en murmurant, de peur de se faire entendre, et donc frapper:

" - Que faites-vous ici ? Vous.... Vous n'êtes pas ici pour acheter un esclave !? Je me trompe ?"

Le vendeur a la grosse moustache leur jeta alors un regard soupçonneux, qui signifiait clairement "Si vous n'achetez pas, cassez-vous !", met fut aussitôt interpellé par une femme de grande élégance qui avait jeté son dévolu sur un petit garçon tout à gauche de l'estrade.

La nuit était tombé maintenant depuis un certain moment, et une partie de la population dite 'de nuit' commençait à sortir et à se montrer. Une tension presque palpable se faisait alors sentir. Les humains les craignaient, eux mais aussi ces autres démons assoiffés de sang.

Ayumi se demanda alors de quelle race, ou de quelle origine pour être plus polie si vous préférez, était alors ce jeune homme aux yeux émeraudes...