Pourrais-je avoir une cage plus confortable ![PV Tôya]

Cela faisait maintenant plusieurs heures que Riko s’était réveillée dans cette cage. Bon sang mais où était-elle et que s’était-il passé ? Le dernier souvenir qu’elle avait, était l’homme, ou plutôt, le vampire et son ami qui avaient débarqué chez elle et tués sa famille ainsi que ses domestiques. Ils s’en étaient pris à elle ensuite. Pourquoi ? Pour l’argent ? Si c’était pour cette raison, pourquoi était-elle dans une cage ? D’autant plus que leur cage n’était pas franchement agréable ! Les hommes qui l’on emmenée ici savait qu’elle était riche, donc ils savaient aussi qu’elle aimait le luxe. Il aurait au moins pût lui laisser un oreiller pour qu’elle puisse poser ses fesses dessus, cette cage toute rouillée risquait de salir sa robe toute neuve. Ce n’est pas parce qu’elle l’avait payé une petite fortune non, ce n’était pas là, le souci, c’est qu’elle y tenait, elle était belle point. Lorsqu’un homme qui semblait garder sa cage approcha elle lui dit doucement afin que personne d’autre n’entende :

« Euh, excusez-moi, pourrais-je avoir une autre cage euh, plus confortable, ou bien un oreiller pour me poser, c’est vraiment désagréable comme position… »

L’homme se mit alors à rire bruyamment et la regarda avec son air malsain. Ah quelle horreur, en plus de ça il était vraiment horrible cet homme.

« Tu ne veux pas une cage en or non plus ma belle ? » Répond-il en riant.

Pour dire vrai, elle aurait bien aimé en effet, seulement elle aurait été trop différente des autres cages et cela aurait attirée l’attention sur elle. Pas qu’elle n’aimait pas avoir toute l’attention des gens – Surtout des hommes – mais vu les personnes qui passaient par ici. Il était plus prudent de rester discrète pour le moment.
Assise en taille à l’intérieur, Riko regardait les gens passer. C’était très étrange comme endroit, elle n’était pas la seule à être enfermée. Beaucoup étaient recroquevillés, tremblaient. Les autres donnaient des coups dans la cage pour sortir. La jeune fille ne tenta même pas ce système elle savait très bien que ça ne marcherait pas. De temps en temps, il était possible de voir passer des hommes et même des femmes, tenant un autre en laisse ou avec une chaîne. Honteux ! Comment peuvent-ils les traiter ainsi ? Cet endroit était de plus en plus effrayant. La peur qu’elle éprouvait pouvait se lire sur son visage, elle serrait ses genoux contre sa poitrine et regardait les hommes qui passaient avec des yeux innocents avant de détourner le regard signe de soumission. Enfin, avant qu’elle se soumette complètement, ils avaient du boulot ici !

Il y avait aussi des marchants, on aurait dit un immense marché. Un marché aux esclaves. Oui c’est ça ! Les hommes et les femmes qui sortaient des cages et accompagnaient les autres, devaient les appeler « maître ». Oh mon Dieu, où était-elle tombée ? S’ils pensent qu’elle se comportera de cette façon, ils se mettent le doigt dans l’œil ! Chez elle, c’était l’inverse et elle ne comptait pas se trouver à la place des domestiques, ah ça non.

Son ventre commença à crier famine. En effet, la demoiselle n’avait pas eu l’occasion de manger à cause des deux hommes qui l’on agressée chez elle. Même si apparemment, elle était devenue une marchandise, ils pourraient au moins la nourrir. Elle se releva finalement, la rouille de la cage avait bien déteinte sur sa jolie robe ce qui lui arracha un petit cri. Bon sang c’était sur ! L’horrible homme qui restait planté devant sa cage avait intérêt à lui payer une nouvelle robe. Elle le regarda avec un air mauvais et lui dit :

« D’une, vous allez me repayer une robe, et de deux, donnez moi à manger j’ai faim !!
- Ferme-la un peu »

Quelle impolitesse. Cet homme en plus d’être horriblement laid, était impoli. Lorsque Riko regarda autour d’elle, elle remarqua qu’elle avait attiré l’attention en criant ainsi après l’homme. Oups, ce n’était pas bon. Elle aurait mieux fait de ce taire, certains hommes la regardaient avec un air malsain, d’autres la déshabillait du regard. Au secours, c’était vraiment une sensation horrible que de voir les regards d’autant d’hommes sur elle. La jeune fille se recroquevilla de nouveau dans sa cage et ferma les yeux afin de ne plus voir ceux qui la regardaient de cette façon, si malsaine et effrayante.

Riko poussa un long soupir. Elle n’en pouvait plus d’être enfermée dans une si petite cage. Mais après tout, elle serait surement mieux ici qu’avec un « maître » comme ils disent ici. Par pitié, que l’homme qui l’a emmené ici ne vienne pas l’acheter. Ce serait stupide étant donné que c’était lui qui l’avait emmené mais on ne sait jamais, après tout s’il travail pour euh… L’état de cet endroit bizarre et que c’est son métier. Avec la chance qu’elle avait depuis qu’elle était arrivée ici, elle allait le croiser. En y repensant, cet homme avait des canines de vampires. Il s’était peut-être pris pour Dracula ? Ou bien, en était-il vraiment un ? Avec ce qu’elle venait de voir aujourd’hui, elle était prête à croire n’importe quoi.

Une nouvelle fois, Tôya se retrouvait au marché des esclaves, et inévitablement, il soupirait d'ennui. Comme cet endroit était lugubre ! Bon, il n'allait pas non plus dire qu'il aimait les lieux animés, bien loin de là, mais cet espèce de grande halle avoisinant la foire aux bestiaux le rappellait sans cesse à sa condition d'esclave. Et s'il y avait bien une chose que le sang impur ne supportait pas, c'était son passé. Désormais, il était un vampire craint par les uns, haï par les autres et même respecté par des tierces personnes... Inutile de toujours se rabacher cette époque sombre où son maître le soumettait par la torture mentale !

"J'espère que tu as une bonne raison de m'avoir amené ici..." dit-il à l'homme qui se tenait à ses côtés, aussi discret que l'exigeait sa tâche.

Ce muet, qui remplissait le travail de garde du corps, ombre et espion, avait obéi aux exigences de son maître, qui avait souhaité prendre une troisième esclave à son service. Chaque matin donc, l'homme vêtu de noir venait inspecter les arrivages et, si une esclave paraissait répondre aux exigences de son employeur, il le signalait. Pour le moment, Tôya s'était déplacé quatre fois, sans succès. Chaque fois, il avait trouvé chez ses cibles une tare, physique ou morale, qui lui déplaisait.

Le vampire regarda autour de lui. Partout des hommes, répugnants par leur manque de savoir-vivre, inspectaient de manière plus ou moins fouillée de potentiels esclaves, qu'ils trouvaient de marbre ou en pleurs... Quelle manque de dignité !

Son garde tournait avidemment le regard autour de lui, alors qu'ils avançaient tous deux plus profondément dans le marché. Tôya regardait devant lui, le regard toujours aussi inexpressif qu'à son habitude.
Un éclat de voix réussit à lui détourner ses yeux violine. Une esclave semblait crier après son marchand... En voici une qui ne manquait pas de cran ! D'ici peu, elle pourrait terminer en salle de dressage ou entre les mains d'un maître très peu compatissant, voire un peu sadique sur les bords.
Pauvre enfant ! Il fit une moue de mépris avant de s'apprêter à continuer son chemin, attendant que son employé ne lui signale l'esclave qu'il avait aperçu ce matin. Mais le regard de ce dernier restait fixé sur la cause de toutes ces attentions. Il pointa le doigt vers elle.
Le sang impur leva un sourcil en la dévisageant et demanda :

"Ainsi, c'est elle ?"

L'acquiescement du muet acheva de le confirmer dans son impression.
Tôya gravit les marches de l'étal, faisant mine de s'intéresser aux autres esclaves, tandis que le marchand l'ayant aperçu, le suivait de près, prêt à faire le nécessaire pour que son choix se porte sur une de ses marchandises.
Lorsqu'il vit d'ailleurs que Tôya regardait de très près cette petite rousse dans sa cage, il se hâta d'argumenter :

"Excellent choix, monsieur ! Cette demoiselle a été capturé hier. Vous pouvez admirer sa beauté et les formes voluptueuses de son corps, les charmes de ses..."

Le vampire l'interrompit d'un geste de main peu aimable. Il détestait quand on cherchait à le convaincre ainsi. Il détailla rapidement l'esclave et un léger sourire apparut sur ses lèvres. Le premier coup d'oeil était souvent le bon...

"Comment t'appelles-tu, jeune fille ?"

Elle s’était finalement résignée, à quoi bon se faire remarquer par le marchand, il ne la laisserait pas sortir de là. Riko poussa un long soupir et s’assit de nouveau dans sa cage. Maintenant, il ne lui restait plus qu’à attendre, attendre que quelqu’un l’achète. Acheter… Elle n’aimait pas ce terme mais malheureusement c’était celui-là qu’il fallait utiliser. Elle était passé d’une grande villa, riche et appréciée – pour l’argent certainement mais appréciée tout de même – à une vulgaire petite esclave enfermée dans une cage bien trop petite, sale et en compagnie d’un marchant des plus désagréable. Cela faisait tout de même un sacré changement. A cette pensée, elle soupira derechef.

Au loin, elle avait remarqué un homme qui la pointait du doigt. Quelle impolitesse ! Ses parents lui on toujours dit que faire cela était mal élevé. Un autre homme se tenait près de lui et la regarda un instant. Il semblait plutôt mignon, il faisait presque tâche au milieu des autres. Il s’approchait et regardait les autres cages. Sans le quitter des yeux, elle se releva doucement. Etait-il un maître ? Et bien, un maître comme celui-là elle se soumet directement ! Façon de parler bien sûr, avec son sale caractère, elle ne se laisserait pas facilement dompter, même si son maître était mignon. Il y avait beaucoup de cages autour d’elle, il n’y avait que peu de chance qu’il la choisisse elle, même si au fond elle gardait espoir.

Apparemment, elle n’était pas la seule à l’avoir repéré. Le marchand, bien trop silencieux à son goût, attira l’attention et le regard de la jeune fille. Il observait le même garçon qu’elle. Avait-il vu en lui un acheteur potentiel ? Lorsque le garçon s’approcha, le silence inquiétant du marchand laissa place à une longue argumentation de sa part à propos du corps de Riko. Elle grimaça en entendant sa description, oui cela pouvait sembler flatteur étant donné qu’il ne faisait que son éloge, mais il ne parlait que de son corps. En même temps, si le marchand venait à dire qu’elle avait un sale caractère de gosse de riche, personne ne voudrait l’acheter.

D’un simple geste de la main, il fit taire le marchand. Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune fille. Wouah ! Il avait réussi à lui faire fermer son clapet avec un simple geste ! Elle n’avait qu’une envie à ce moment précis, c’était de tirer la langue à ce marchand répugnant. Pourtant, elle ne le fit pas, pourquoi ? Son regard était plongé dans celui du garçon. Elle ne s’était pas trompée, il était réellement mignon. Non, pas mignon, ce n’était pas un terme assez puissant pour le définir. Lorsqu’elle dansait dans les bars, elle en avait rencontré des hommes, des beaux, des laids, mais alors lui… Il était différent. Une telle beauté ce n’est pas humain ! Ce garçon était charmant c’était indéniable. Finalement, il la sortit de ses pensées lorsqu’il lui demanda son nom. Ah, voilà quelqu’un d’agréable. Un bon moyen de devenir bons amis : commencer par demander le nom à la personne. Oui bon, si elle devenait son esclave, ce n’est pas le même genre de relation mais bon, elle ne préférait pas penser à cela. Elle s’approcha de la cage, se colla après et dit tout bas :

« Riko, et toi bel inconnu ? »

Mais non, elle ne tentait pas du tout de le draguer. Bon d’accord peut-être un peu, ses instincts séducteurs reviennent au galop dès qu’elle croise un charmant jeune homme. Allait-il la faire sortir d’ici ? Elle l’espérait franchement. Son odeur était bien plus agréable que celle du marchand… Bizarrement, Riko n’avait pas peur de lui. Elle aurait dû oui, il était peut-être beau et agréable à premier abord, mais après, qu’allait-il faire réellement d’elle ? Après tout, il fallait être un minimum déjanté pour être un maître et prendre plaisir à acheter des esclaves… Une pensée traversa l’esprit de la jeune fille. Avait-il d’autres esclaves ? Elle espérait que non, elle n’était pas du genre partageuse…

Bon d’accord, elle n’était pas encore à lui, peut-être ne voudrait-il même pas l’acheter, et la voilà déjà partit dans ses rêves aux côtés du jeune homme. Le marchand finit par rouvrir la bouche au plus grand désespoir de Riko. Voyant qu’elle et le potentiel acheteur se regardaient dans les yeux depuis plusieurs longues secondes, il avait dû se dire qu’il était intéressé et commença à négocier le prix. Riko tourna alors la tête vers le marchand et lui lança un regard noir. Il ne comptait pas la vendre cher ! Elle valait plus que cela tout de même. Elle grogna et donna un coup de pied dans sa cage, ce qui fit reculer le marchand.

« Tu ne connais pas la valeur des femmes toi ça se voit, espèce de gros bout de gras puant ! »

Encore une fois, elle s’était faite remarquer. Elle n’était pas spécialement fière des insultes qu’elle avaient dites mais elles étaient sortit toute seule sous le coup de la colère. Pourquoi était-elle la seule esclave à oser parler ici ? Les maîtres étaient donc si dangereux ? Un instant elle se dit qu’elle devrait peut-être se calmer et se faire toute petite si elle ne voulait pas s’attirer des problèmes…

Finalement, elle reporta son attention sur le jeune homme…
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