La marque de la Honte (PV: Carisse von Levista)

Si Edric avait cru au karma, il aurait sans doute songé qu'il méritait cette situation. Malheureusement, le brillant jeune homme n'était pas très croyant dans ce genre de manifestations hors du contrôle humain. Cependant, il demeurait un fait certain. Il était de retour dans cet affreux endroit beaucoup plus rapidement qu'il ne l'avait cru. Il n'avait jamais été plus en colère qu'à ce moment précis. Sa maîtresse précédente, une succube alléchante aux cheveux de jais nommée Jiay Phage, avait tout simplement disparu de la circulation. Dans cette ville, n'importe quoi avait pu lui arriver. Elle était peut-être morte dans un caniveau, prisonnière d'un malade ou en petits morceaux dans l'estomac de quelqu'un. Quoiqu'il en soit, il se fichait profondément de ce qui était arrivé à cette démone moins que charmante spirituellement, mais très attirante physiquement, mais le problème demeurait présent.

Il était à nouveau prisonnier du marché d'esclaves et les repris n'attiraient jamais de bons traitements apparemment. En arrivant, le démon qui avait assuré sa vente avait éclaté de rire avant de l'amener en salle de dressage. Il avait été fouetté pendant dix bonnes minutes pour une raison qu'il ne connaissait pas, et qui d'ailleurs le laissait parfaitement indifférent, et avait été marqué au fer rouge de "la Marque de la Honte" selon les termes de son ancien gardien. Ce n'était rien d'officiel, et apparement, le chef des marchands d'esclaves ne devait absolument pas être au courant car il détestait qu'on abîme la marchandise. Il avait tout simplement fait chauffer à blanc la bague qu'il portait au majeur gauche, sur laquelle un serpent se mangeait la queue, et l'avait collé sur le torse de l'esclave avec force entre les deux pectoraux, ce qui avait laissé la brûlure en forme de l'armoirie sur la bague. Edric s'était coupé la lèvre inférieure avec ses dents en voulant éviter de hurler de douleur. On l'avait ensuite gentiment déposé dans une cage solitaire, où il avait tant bien que mal réussi à se bander ses blessures et s'était écrasé sur le côté, pour dormir en respirant difficilement.

C'est la douleur aiguë dans son torse qui l'avait réveillé et qui l'avait forcé à ouvrir les yeux sur le marchand qui posait son pied sur sa brûlure et appuyait dessus avec méchanceté et sadisme. Grimaçant d'agonie, le jeune homme ne songea même pas à repousser le démon, qu'il savait trop fort pour lui. On l'avait relevé et amené vers la douche, où on l'avait arrosé au boyau d'arrosage, manquant de le noyer deux fois. Après l'avoir séché et habillé pour cacher ses plaies à moitié cicatrisé, on l'avait amené sur une estrade pour le vendre aux enchères. Le jeune homme regarda l'assemblé sordide et disparate de démons en tout genre avec une espèce de hauteur qui lui était propre. C'était comme s'il regardait ses monstres et qu'il leur crachait au visage en leur disant qu'il était plus fort qu'eux. Il eut un sourire moqueur et déclara à voix haute, suffisamment fort pour que tout le monde l'entende.

-Aller tout le monde, sortez vos porte-feuilles! Les meilleurs jouets sont toujours plus chers...

Sa voix, pleine de désillusions et de sarcasme, laissait apparaître combien il était blasé d'avec qui il allait se retrouver. Cependant, son maintien était impeccable.

Cela faisait quelques temps maintenant que Carisse était arrivée sur l'Île, et elle s'en félicitait. C'était un endroit des plus charmants ! Elle avait de la nourriture à volonté, elle faisait ce qu'elle voulait, elle s'était même déniché un bel appartement dans le style baroque-moderne. Bref, elle coulait de jours heureux.
Cependant, quelque chose la tracassait. Elle n'avais pas encore réglé l'affaire Naesala et elle souffrait cruellement du manque de compagnie. Certes, cela faisait désormais des siècles qu'elle vivait seule mais elle commençait à s'en lasser, et rêvait d'un petit animal avec qui elle pourrait s'amuser un peu.

Sur ces douces pensées, la jeune vampire s'était mis en route pour le marché aux esclaves, certaine d'y trouver son bonheur. Vêtue d'une robe noire bustier, elle flânait entre les stands, les cages et les boutiques, sans que son attention n'arrive à être attiré par quiconque.

- Aller tout le monde, sortez vos porte-feuilles! Les meilleurs jouets sont toujours plus chers...

Carisse tourna la tête en entendant cette voix. Elle la trouvait... Jolie. Oui, parfumée d'un délicieux sarcasme. Délicieuse. D'une démarche féline si envoûtante que la plupart des maîtres présent délaissèrent quelques instants leurs futures proies pour contempler la jeune vampire, cette dernière se dirigea vers l'estrade d'un marchand. Celle d'un marchand vantard, réputé pour sa cruauté et qui faisait souvent des enchères. Elle n'eut aucun mal à arriver au pied de l'estrade car tout le monde s'écartait pour la laisser passer, se demandant d'où sortait cette inconnue.
Elle, se fichait éperdument de ces gens. Son attention était portée sur l'esclave sur l'estrade, qui toisait la foule avec arrogance. Cette attitude plaisait énormément à notre jeune Carisse qui d'un bon souple, se retrouva sur l'estrade, face à ce bel esclave.

Lentement, elle fit le tour de l'humain. Ses yeux rouges comme le sang, brûlants comme la braise, dévorait l'esclave du regard. De nouveau devant lui, elle passa une main sur sa joue, suivit la courbe de son cou, s’arrêta sur une veine qu'elle effleura du bout de l'ongle.
Pour la première fois, un sourire charmeur étira les lèvres rouges de la vampire, dévoilant ses crocs scintillant. Elle approcha son visage de celui de l'esclave, les yeux mi-clos, et respira son odeur avec un sourire si doux qu'il en était effrayant.
Carisse finit par demander dans un murmure.

- Comment est-ce que tu t’appelles, mon bel ange ?

Sa voix n'était semblable à aucune autre... Inhumaine, elle avait des tonalités sensuelles et semblait plus caresse que murmure.
Attendant patiemment la réponse, Carisse passa son index sur la lèvre inférieure de l'humain, s'attardant sur la petite coupure.

Le jeune écossais détestait les démons. Certes, ce n'était pas un comportement hors de l'ordinaire chez les esclaves vendus et non-vendus puisque les mêmes créatures démoniaques les exploitaient pour leur profit et leur satisfaction sadique ou sexuelle. Parfois même les deux à la fois. Mais là où le jeune homme différait de tous les autres esclaves ou presque, c'est qu'il détestait les démons parce que ceux-ci n'étaient que le reflet magnifié de ce qu'il aurait pu être. Cette constatation le rendait fou, sachant que le plus minable des démons avait baigné dans la perversion et dans la cruauté plus longtemps que lui et qui avait pourri pendant des dizaines d'années à l'intérieur. Edric pouvait se demander s'il aurait pu ressemblé à ce genre de monstre s'il n'avait pas arrêté les jeux auxquels il jouait durant sa vie humaine hors de l'île. Chaque démon mâle de cette pièce aurait pu être lui et c'était presque comme s'il voyait son visage sur chacun des leurs. Donc, quand il leur crachait au visage, il se crachait lui-même au visage.

Chacune de ces terrifiantes bestioles étaient là pour différents motifs et l'oeil averti de l'esclave lui faisait deviner chacune de ses raisons. Sa déclaration avait catalysé certains désirs et son apparence d'autre. Il voyait le besoin de dominer dans plusieurs regards, la luxure et la lubricité dans d'autres. Chacun d'entre eux lui faisait pitié, le répugnait en même temps. C'est à ce moment qu'il l'aperçut, Elle. Une jeune femme aux cheveux bruns châtains mais avec quelques reflets rouges, habillé de façon provocante. Son regard entraîné glissa sur son corps sans la moindre gêne, lorgnant chaque courbe de ce corps, ma foi, très courbé. Ses yeux étaient de la même teinte écarlate que les reflets dans ses cheveux. Quant à son corps, des idées, il y en avait qui lui venait à l'esprit, mais elle se passait toutes dans un lit. Ses yeux glissèrent sur ses belles épaules, pour ensuite se diriger vers une paire de seins rebondis et qu'il devinait encore fermes. La robe bustier laissait imaginer un ventre plat et dévoilait avec autant d'efficacité ses cuisses et ses hanches alléchantes. Le grain de sa peau laissait deviner la douceur de sa peau, et ce qui attira finalement son regard, ce sont ces lèvres qui ne demandaient qu'à être embrassées. Chaque parcelle de son corps était désirable et apparemment, il n'était pas le seul à penser cela.

Il la vit s'approcher de la scène à une bonne vitesse et son regard trahissait l'envie qu'elle avait en le regardant. Se sentant flatté par une attention aussi dirigée vers lui, il n'était pas vendu à l'idée d'être vendu. Après tout, malgré la beauté de la jeune femme, le britannique en avait vu d'autres en terme de femme et n'était pas sans moyens devant une femme aussi belle. Elle fit le tour de lui, comme un loup qui cernait sa proie, et finit par revenir devant lui, sans qu'il est bougé d'un poil. Il n'avait pas peur. Mourir ne signifierait qu'être finalement libre et loin des coups après tout. Sans faire un geste, il la laissa caresser sa joue, confirmant que sa peau était douce, mais sa main était calleuse comme quelqu'un qui savait manier les armes et qui en avait maniée beaucoup pendant sa vie. Sa main s'attarda sur sa jugulaire et il ne fut guère surpris d'apercevoir les crocs acérés quand elle sourit. C'était une vampire. Le sourire charmeur semblable au sien, quand il le faisait, le fit presque sourire, adoptant le sourire en coin moqueur. Son visage était près, lorsqu'elle lui demanda d'une voix sensuelle, quel était son nom. Amusé, il murmura à sa nouvelle interlocutrice.

-Quel est son utilité? Tu pourrais me renommer comme tu voudrais, puisque tu es une maîtresse...

Sans coup férir, il déposa ses lèvres légèrement et rapidement sur celle de la vampire, comme un petit geste pour déranger et il eut un sourire moqueur.

-Mais si tu veux savoir quoi dire, je m'appelle Edric. Et toi, dame de la nuit, quel est le tien?

Lui rendant sa façon de lui demander son nom, condescendant au possible, il avait fait une référence presque lubrique, en lui disant son nom pour qu'elle sache quoi crier au lit. Il s'était bien retenu cependant, et il faudrait extrapoler largement pour deviner ce qu'il avait vraiment voulu dire. Maintenant, il restait à savoir comment la vampire allait prendre son comportement arrogant.

Depuis toujours, et surtout depuis qu'elle avait découvert sa nature de mi-vampire/mi-démone, Carisse avait en horreur les rampants. Ses gens qui, à la moindre marque d'autorité, s'agenouillent en pleurnichant, et obéissent à la moindre injonction. C'était d'un ennuie affligeant ! Alors ça... Mhm ça ! Lui plaisait énormément.
Son arrogance renforçait sa beauté, pour un simple humain il était d'ailleurs très séduisant. Et cette manière de sourire, un petit sourire en coin moqueur... C'était excellent. Très prometteur. Alors qu'elle s'attardait sur les lèvres de l'esclave, son doigt sur la petite coupure, sa bouche bougea, formulant une phrase :

- Quel est son utilité? Tu pourrais me renommer comme tu voudrais, puisque tu es une maîtresse...

Avant qu'elle n'ai put ouvrir la bouche pour lui répondre, l'esclave déposa ses lèvres sur les siennes avec un sourire moqueur et continua :

- Mais si tu veux savoir quoi dire, je m'appelle Edric. Et toi, dame de la nuit, quel est le tien ?

Ce fut à ce moment, que Carisse rejeta la tête en arrière en éclatant d'un rire de gorge grave, terriblement sensuel. Certains dans la foule sifflèrent ce spectacle étrange entre le fauve et sa proie. En effet, la plupart du temps les Maîtres offraient coups et blessures à leurs esclaves qui auraient osé commettre un tel affront.
Pas Carisse. Elle, jouissait particulièrement de cette situation. Cela l'amusait follement et c'est cela qui lui manquait, s'amuser. Oh bien sur elle s'amusait toute les nuits... Mais il ne faut pas trop jouer avec la nourriture.
La jeune femme cessa de rire mais un sourire étirait toujours ses lèvres alors qu'elle murmurait de nouveau à ... Edric.

- Si je veux connaître ton prénom c'est car même en étant ta Maîtresse, j'ai une certaine éthique, un certain respect qui... Fait défaut à beaucoup. De plus, je ne vois pas l'utilité de te renommer puisque c'est Toi que je veux acquérir, et ton prénom fais partie de Toi. Sur ce...

Sa voix laissa place à un doux silence, uniquement troublé par les bruits de fond du marché et de la foule. Carisse recula lentement de trois pas, les mains sur les hanches. Ce faisant, elle se pencha légèrement, buste en avant, alors que son regard sans gêne se plantait profondément dans celui d'Edric et qu'elle reprenait la parole.

- ... Déshabille toi. Je déteste acheter aveuglément.

Peu à peu, l'instinct de dominatrice que Carisse avait en elle s'éveillait. Surtout après ce léger baiser que lui avait dérobé Edric. Non, ce n'était pas le baiser en lui-même, cela ne lui avait pas déplut. C'était plutôt le léger gout ferreux qui restait imperceptiblement sur ses lèvres, à cause de la coupure qu'il s'était -elle en était sure- lui même infligé... Un parfum si délicat, si discret, que seule elle pouvait le détecter. Et elle l'avait détecté à merveille !
D'ailleurs, il fallait aussi qu'elle le goûte... Achète donc un aliment dont on n'aime pas le gout ? Certainement pas. Mais Carisse se doutait déjà de la saveur d'Edric, cela se.. Sentait. Et puis... Oui, il fallait aussi qu'Edric plaise à sa soeur. Cela serait problématique, car dans le cas contraire, elle le tuerait sans hésiter...

Carisse claqua des doigts impérieusement, lança un regard désabusé au marchand qui proposait Edric. Le-dit marchand se hâta d’amener une chaise à la noble qui s'assit en souplesse, son regard se retrouvant de nouveau en train de dévorer Edric.
Edric. Elle aimait bien se prénom. Non pas qu'il soit particulièrement beau... Mais elle l'aimait bien. Seulement alors, elle prit la peine de répondre à sa question. Non pas qu'elle lui soit sortie de la tête, elle avait juste voulue attendre. Et de plus, ce n'était qu'un esclave, qu'un simple humain. Et même si son arrogance lui plaisait, il fallait bien qu'elle lui montre qui commande.

- Je m'appelle Carisse, Carisse Von Levista. Et je te prierais de me vouvoyer, s'il te plait.

Sa voix doucereuse, s'était faite un peu plus froide sur la fin, mais elle gardait sa noble politesse. D'ailleurs, cette politesse scandalisa plusieurs spectateurs... Depuis quand une Maîtresse demandait "s'il te plait" ? Depuis aujourd'hui. Elle ne refusait pas l'arrogance et la vantardise d'Edric mais quelque chose la dérangeait. Enfin, ce n'était pas vraiment de la gêne... Mais... Cela l’embêterait de casser de suite son nouveau compagnon. Et bien sur, le regard lubrique qu'il avait eut pour elle ne lui avait pas échappé. Il lui fallait donc mettre... Une distance raisonnable entre eux. Physiquement parlant.

Refluant ses pensées, Carisse sortit une cigarette de son sac à main, l'alluma avec un soupir de délice et reposa son regard de feu sur Edric. Elle se demandait comment il allait réagir à ses demandes. Ses ordres. Car même si elle était gentille, polie, tout pouvait basculer d'un moment à l'autre. C'était le risque.
Un risque terriblement... Excitant.

La jeune femme d'apparence qu'était Carisse sembla apprécier son geste et sa façon d'être. Ayant embrasser de nombreuses femmes, il était arrivé à un point où il pouvait deviner dans leurs expressions faciales les plus minimes qu'elle aimaient le baiser. Malgré qu'elle était considéré comme une monstruosité par la race humaine, la vampire obéissait aux mêmes règles que toutes ces humaines puériles. La subtile contraction du muscle de sa jugulaire, ainsi que le microscopique plissement de la joue dans la seconde qui avait suivit le baiser était annonciateur d'appréciation. Ce n'était certes pas comme si la vampire avait été ou aurait pu être soufflé d'admiration et d'appréciation par un baiser aussi court, mais le jeune humain prenait crédit à l'idée qu'une femme, avec probablement au moins trois fois plus d'expériences que lui, soit satisfaite d'un baiser aussi éphémère. Lorsqu'elle éclata de rire, il fut légèrement plus confus que précédemment. Il l'amusait donc? C'était sûrement une bonne chose, puisque les jouets qui nous font rire sont souvent moins cassés vite, malgré que l'on les utilise souvent. Son regard glissa à nouveau sur la forme parfaite de ses seins. Il n'avait aucune objection à jouer avec elle. Il eut un sourire en coin appréciateur.

Les spectateurs d'un spectacle aussi étrange semblaient commencer à lâcher l'affaire. Les hommes ne se souciaient pas vraiment de l'esclave qui était présenté, si ce n'est que pour sa force physique. Les démons mâles observaient chaque déhanchements des fesses de la vampire avec une appréciation si similaire à la sienne que la colère monta brièvement en lui en les regardant. Les femmes, quant à elle, semblaient apprécier ce qu'elles voyaient mais plusieurs ne semblaient pas prête à s'opposer à la créature de la nuit qu'était Carisse von Levista. La jeune femme aux cheveux châtains et aux yeux écarlates avait démontré son intérêt avec beaucoup de fermeté. Le jeune homme écossais, tant qu'à lui, fut forcé d'aimer le fait qu'elle veuille respecter son nom, un des seuls mots qu'il avait toujours respecté plus que tout. Il la regarda se reculer en montrant son décolleté à sa vue, comme si elle voulait lui montrer son corps en prévision d'autre chose. C'est alors qu'elle lui donna un ordre. Quiconque connaissait Edric depuis un petit moment devait savoir que les ordres l'horripilaient et qu'il n'arrivait pas à s'y plier dans sa nature profonde. Conscient cependant que refuser d'obéir à tout ordre allait causer sa perte, il préférait détourner l'attention de l'ordre avec un commentaire amusant et amusé.

-J'ai pour habitude de ne pas me dénuder devant des hommes. C'est un standard.

Il a un grand sourire amusé en la regardant se faire apporter une chaise sur lequel elle se vautre, tandis que le marchand qui l'a apporté a un regard paniqué à l'idée que l'esclave se dénude et que la marque soit visible. Elle lui donna son nom et lui demanda de la vouvoyer, ce qu'il pouvait accepter, puisqu'elle avait dit « s'il vous plaît ». Peut-être qu'un jour, il pourrait repasser au tutoiement. Il haussa les épaules et eut un sourire mauvais en regardant le marchand qui sut à cet instant qu'il était perdu. La malveillance qui était presque palpable dans les yeux de l'humain fit trembler même le démon. Il savait que peu importe ce que ferait Edric, ça serait par pur vengeance contre lui, qui avait scarifié le corps d'athlète du jeune homme. Il leva les yeux vers la jeune femme et lui dit avec légèreté.

-Je peux faire une exception, pour vous montrer, Carisse. Je suis sûr que vous apprécierez les...décorations que notre gracieux marchand a déposé sur mon corps.

Il retira la loque qui lui servait de chandail et de pantalons pour se dévoiler en entier. Son corps était couvert de cicatrices. Il fit un tour sur lui-même avec un sourire moqueur qu'il envoyait à la vampire et au marchand. Des cicatrices fraîches, à moitié cicatrisées, ornaient son dos, défigurant légèrement le tatouage d'aigle bicéphale sur ses omoplates. La marque de la Honte ornait son torse, qui était bien musclé, avec les abdominaux apparents. Si le regard descendait plus bas, on pouvait voir que ce n'était pas que ses cuisses qui étaient musclés. De quoi faire l'envie de bien des démones de la salle. L'Écossais se concentrait surtout sur la vampire et sur comment elle allait réagir à la vision de son corps mutilé.