Toi ... Viens avec moi ! [Edric]

Décidément, faire le marché était devenu l'un des passes temps préféré de la jeune succube. Regarder tour à tour les fruits, des vêtements et des esclaves … C'était tout un programme ! Un vrai petit centre commerciale. En parlant d'esclave, il lui aurait bien fallut un homme pour monter la garde chez elle … Avec cette nouvelle esclave dont elle se méfiait comme la peste, il lui faudrait quelqu'un d'autre, quelqu'un capable de la surveiller du coin de l'œil, et de plus malin qu'elle. Une personne qui lui inspirerait le respect et qu'elle écouterait avec respect. Mais c'était un pari risquer car il faudrait prendre un autre esclave avec une forte personnalité. L'idéal serait un coureur de jupons intelligent, quelqu'un qu'elle pourrait manipuler sans mal avec son corps, mais avec assez d'esprit pour convaincre Neil de l'écouter.

Alors qu'elle faisait tourner un collier en cuir avec une lanière en métal autour de son doigt, elle s'arrêta devant devant une boutique qu'elle ne visitait que rarement, et où elle n'avait jamais rien acheté, mais qui avait su plus d'une fois aiguiser son intérêt. Une salle de vente d'esclave comme il en existait tant, mais se qui l'amusait sur cette enseigne, c'était se qui était écrit sous l'enseigne du bâtiment : "La misère mène à la révolte ou à la soumission" et en l'occurrence ici, c'était la soumission qui était maîtresse, c'était une des premières boutiques d'esclave qui apparut sur l'île, et le service y était d'ailleurs sois disant excellent.

Après une brève hésitation, elle poussa finalement la porte de la boutique. Une odeur de renfermé envahit alors ses narines, lui arrachant une grimace de dégout. A peine arriver, un homme relativement massif vint à sa rencontre. Il portait une tenue relativement basique et faisait pâle figure à côté de la succube qui portait une magnifique robe noir avec un décolleter qui mettait en avant ses atouts naturels. Tout en frottant les mains avec une attitude déplaisante, il s'arrêta à quelques pas de la succube. Visiblement c'était un démon parmi tant d'autre.

-Bonjour mademoiselle ! Que puis-je pour vous ?
"J'ai besoin d'un chien de garde … Et quand je dis chien, je ne pèse pas mes mots.
-Je vois, je vois … Je vous en prie, suivez moi, nous avons quelques beaux spécimens qui pourraient vous convenir.

La balade se poursuivit ainsi pendant de longues minutes, s'enchainant dans des cages toujours plus petites les unes que les autres des esclaves dans des états plus que pitoyable. Et alors que les "Non" de Jiay s'enchainaient les uns après les autres devant chacun des esclaves qu'on lui proposait, le vendeur retourna vers son bureau afin d'aller vérifier des dossiers pour savoir dans quelle section se diriger. Avec un soupire exaspéré, la maîtresse aux yeux de braises parcourut les cages d'esclaves sois disant considérés comme des fortes têtes. La plupart avait un physique imposant et pensait d'abord avec leurs gros muscles qu'avec leurs petites têtes. Mais l'un d'eux attira son regard. Un esclave au cheveux noirs, recroquevillé dans une cage, la tête entre les genoux. Torse nue, le corps marqué par de nombreuses cicatrices et diverses marques relatant sans doute chacune de ses prises de tête avec les tortionnaires. En autre, une forte tête charismatique !

"Et toi ! Lèves la tête un peu par-ici !"

Elle regarda l'esclave redresser sa tête, contemplant ses yeux noirs, qui exprimaient un dégout sans fond.

"Hum … Tu as un bon regard toi … Approches un peu par ici !"

Entre temps, le vendeur était revenu auprès de la jeune femme, mais cette dernière le révoqua d'un geste dédaigneux du poignet.

"Laissez moi … Vous voyez bien que je suis occupée non ? Alors mon grand ? Tu as peur de moi pour rester ainsi au fond de ta cage ? Approches donc, je vais pas te manger !"

Cela faisait désormais des semaines qu'Edric moisissait dans ce cachot putride qu'était le marché d'esclaves. Il avait été choqué pendant les deux premiers jours, surpris par la présence de ces créatures monstrueuses qu'étaient les démons et les vampires. Paralysé immédiatement par la peur, il s'était recroquevillé sur l'agression totale et complète face à chacun de ceux qui s'approchait de lui, le rendant très mauvais vendeur. Mais après s'être remis de son choc initial, il avait commencé à méditer sur le moyen de se débarrasser de ses chaînes et de devenir quelqu'un sur cette petite île qui était devenue son nouveau monde, son enfer personnel. Certes, s'échapper apporterait une satisfaction immédiate et une liberté totale pour quelques instants, mais le jeune homme pensait toujours à ses plans jusqu'à la prochaine étape. Même s'il s'échappait, il serait probablement libre pendant 2 jours, tout au plus. Il serait inévitablement rattrapé par ses tortionnaires, et ce jour là, il souffrirait. La souffrance physique, c'était une plaie. Il avait vu un esclave échappé être ramené en sang et traîné de force dans un sous-sol. Il ne l'avait jamais revu. Autant penser à un autre plan...Ce que fit aussitôt Edric. Il pouvait trouver un maître qu'il pourrait réussir à manipuler dans la possibilité de lui donner des pouvoirs quelconque. Soit un homme bête et obtu, qu'il pourrait contrôler comme l'un de ses idiots de la mafia, ou une femme, une jolie de préférence, qu'il pourrait probablement séduire sans mal. Il n'avait qu'à espérer que celle-ci n'avait pas d'appendices pas naturel, comme certaines qui avaient des cornes.

Satisfait, il continua de donner l'impression à ses geôliers qu'il se morfondait en gardant sa tête entre ses jambes. Dans la cage à côté de la sienne, les gros balourds, incapable de réfléchir plus loin que leur estomac et leur révolte permanente, criaient des injures aux gardiens, en entrecoupant ceux-ci par des demandes de "bouffe" comme ils disaient. Des larves et des fortes tête mélangés ensemble, pas beau à voir...Alors qu'il continuait à s'obstiner à regarder ses pieds en comptant les minutes qui le séparait de la libération, il entendit des pas. Ces pas étaient composé des pas lourds des gardiens du marché, qu'il connaissait bien, mais aussi par le pas léger et convaincu d'une femme. Le bruit des clés s'arrêta devant sa cage et il entendit une voix cassante qui lui demanda:

-"Et toi ! Lèves la tête un peu par-ici !"

Le réflexe du jeune homme fut de lever les yeux vers la personne qui semblait l'appeler. Cependant, le ton en ordre vint tout de suite chercher une hostilité inhérente dans le jeune homme. Il détestait qu'on lui donne des ordres. Le regard chargé de dégoût, il ne put s'empêcher de noter la beauté de la jeune femme. Son visage albâtre qui avait l'air si pur, allié à ses yeux qui laissaient passer sa malice apparente, donnait une contradiction qui intéressait beaucoup l'homme à femmes qu'il était. Certes, ça ferait une belle prise à garder comme maîtresse. Si en plus il pouvait posséder ce corps, ça serait un admirable bonus. Il fallait cependant jouer avec sa nature pour qu'elle soit tendre. Elle lui fit un compliment sur son regard et lui demanda d'approcher, impérieuse. Il sentait qu'avec elle, ça serait quelque chose de très amusant à chaque jour. Il se leva alors qu'elle repoussait le vendeur dans sa niche, ce qu'il accueillit avec un sourire mauvais et amusé, très similaire à celui de la succube aux yeux de braises. Elle se retourna vers lui et déclara d'une voix forte

-Alors mon grand ? Tu as peur de moi pour rester ainsi au fond de ta cage ? Approches donc, je vais pas te manger !"

Il avança de deux pas, sortant un peu de la pénombre de la cage, et laissant apparaître son torse entraîné et taillé dans le roc. Avant qu'il mentionne quelque chose, une des grosses brutes s'approcha des barreaux de sa cage et eut un sourire de celui qui était confiant de sa physique et qui n'avait jamais été refusé. Il dit d'un ton sûr de lui même.

-Moi, beauté, j'ai pas peur de toi! Viens ici et je te montrerai ce que c'est un vrai homme. Et toi, tu me monteras ce que les salopes démoniaques dans ton genre sont capables.

Le gros balourd approcha sa tête du rebord de la cage et les ricanements se firent nombreux dans les autres cages aux alentours, les fortes têtes inconscientes de leur sort sifflant la succube. Edric resta silencieux, fit deux pas vers la droite et enfonça brutalement, et à la vitesse d'un serpent qui frappe, ses doigts dans les yeux du malotrus. Le type hurla de douleur alors que l'esclave aux cheveux noirs montrait désormais son dos à la maîtresse, l'aigle bicéphale semblant s'ébrouer. Edric jeta un regard dédaigneux sur l'obtus qui se plaignait au sol et déclara:

-Regarde ça, crétin.

Retournant son regard vers la succube, il dit avec un ton moqueur et un sourire tout aussi mauvais.

-Je m'approcherais bien mais le fond de ma cage sent moins mauvais. C'est moins près du défilé des démons.

Quel fougueux personnage !

" Je te trouve bien arrogant pour une mec derrière les barreaux d'une cage … Et bien fougueux aussi ! "

Le remue ménage qu'avait fait l'esclave dans sa cage avait alerté les gardiens qui se dirigeaient dans leur direction, matraque à la main. Ce n'était pas du mécontentement qui se lisait sur le visage des geôliers, mais une sorte de profonde empathie mêlée à une sorte de lassitude, comme si c'était une habitude récurrente de se diriger vers cette cage à longueur de temps. Au pas de course, ils s'arrêtèrent devant la succube encore devant la porte de la cellule.

-Poussez-vous s'il vous plait nous devons nous occuper de ce …
" Vous devriez plutôt vous occuper de l'autre idiot qui insulte la clientèle, et montrez lui se que savent des démons, sa le calmera quelques temps … "

Avec un petit sourire, et regardant les visages déconcertés des deux gardes, elle leur laissa la place, le temps de récupérer se qui restait du malotru encore en train de se rouler au sol en se tenant le visage maculé de sang. Après avoir brièvement trainé l'autre esclave en dehors de la vue de la succube, cette dernière se tourna vers le jeune arrogant qui avait un peu de mal à s'approcher de la cage. Elle le regarda des pieds à la tête avec un petit sourire.

" Tu m'en dois une sur ce coup … Dis moi mon grand, sa te plairait de sortir d'ici ? "

Jiay regarda les vendeurs au comptoir qui se faisaient des messes basses, visiblement, ils ne comprenaient pas le choix de la succube, ni pourquoi elle portait un si grand intérêt à ce rebelle enfermé dans un cage. Après quelques instants, elle reporta son intérêt sur l'esclave aux cheveux noirs, toujours son petit sourire aux lèvres.

" Figures toi que j'ai besoin d'un chien de garde, pour moi, mais surtout pour surveiller mes deux autres esclaves … La dernière que j'ai acheté est une forte tête et j'aurais besoin de quelqu'un qui puisse la surveiller … Une personne de confiance qui pourrait surveiller mon harem en quelques sortes … "

Malgré l'obscurité, elle vit le regard de l'esclave s'illuminer à l'évocation d'un harem.

" Oui … Vois-tu, sur cette île, entre filles, ce n'est pas très prudent, et même si nous sommes trois … Enfin, tu m'as compris j'imagine ! Visiblement il avait compris, alors ? Sa t'intéresses ? "

Avec un petit sourire moqueur, elle s'adossa contre les barreaux, croisant les bras et regardant le corps de l'humain face à elle. Malgré les marques, elle ne pouvaient pas nier qu'il était plutôt séduisant … Peut être pourrait-elle s'amuser avec ce jeune homme … Sa promettait d'être amusant ! Elle avait hâte de le ramener chez elle pour l'exhiber comme un trophée et ainsi fixer des limites à la petite Neil qu'elle avait enfermé chez elle avec une chaîne … Franchement, attacher sa propre esclave avec une chaîne dans sa propre maison … C'était d'un ridicule.

"Au fait … Quel est ton nom ? Moi c'est Jiay … Enchantée. "

Apparament, son petit numéro avait causé la panique chez les geôliers et ils étaient venus le chercher pour s'occuper de son cas. C'est là que le jeune homme allait savoir si sa gageure allait payer. Il avait l'impression que la succube aux yeux écarlates ne les laisserait pas faire et ça paya, car c'est exactement ce qu'elle fit. Alors que les gémissements de douleurs et les cris de rage des autres esclaves restaient en toile de fond, Edric écoutait la jeune femme parler avec les gardiens et fut surpris de reconnaître son accent. C'était quelque chose de très distinct, mais la démone avait l'accent londonien. Il reconnaissait celui-ci après avoir passé quelques jours à Londres en attendant son voyage vers les Amériques... Il conserva l'observation dans sa mémoire et continua d'écouter ce qu'elle avait dire. Peut-être apprendrait t-il quelque chose d'autre qui pourrait lui servir? Elle l'avait trouvé arrogant et fougueux et il pouvait voir que c'était ce qu'elle recherchait avec avidité. Il se demandait simplement pourquoi à présent. Elle le toisa de haut en bas, avec un air de commandement qui ne laissait aucun doute à Edric. Cette jeune femme savait commander et s'attendait à ce qu'on lui obéisse. Le jeu serait encore plus intéressant. Il eut un sourire moqueur et elle lui déclara, sous un ton de faux reproche qu'il discerna facilement

-Tu m'en dois une sur ce coup …

Bien évidemment qu'il lui en devait une. Il avait même prévu qu'elle le tirerait du mauvais pas. Mais, il allait taire cette information. Préférant continuer de dévisager la succube au si joli minois, il finit par entendre ce qu'il voulait entendre. Elle voulait l'acheter et le sortir d'ici. Tant mieux, après tout, les gens qui savent commander savent également comment reconnaître les autres capable de commander. Elle lui donnerait une responsabilité importante dès le départ, il en était certain, car elle voudrait canaliser son désir de régner sur quelque chose et il s'en contenterait sûrement pour l'instant. Quand elle serait certaine qu'elle le contrôlait, il ferait le prochain mouvement. C'est alors qu'elle lui proposa son idée à elle.

- Figures toi que j'ai besoin d'un chien de garde, pour moi, mais surtout pour surveiller mes deux autres esclaves … La dernière que j'ai acheté est une forte tête et j'aurais besoin de quelqu'un qui puisse la surveiller … Une personne de confiance qui pourrait surveiller mon harem en quelques sortes …

Il avait encore une fois visé juste! Son regard s'illumina de satisfaction. Il fit le compte dans sa tête. Il y avait donc deux autres femmes chez la succube dont une au moins était une forte tête. Il lui faudrait donc manipuler deux fortes têtes au moins. Le jeu devenait de plus en plus intéressant, à chaque minute qui passait. Dans les cages à côté, on ruminait leur colère de ne pas être choisi pour un tel boulot. Trois femmes qui devaient sans nulle doute être très appétissante et un homme en position de pouvoir face à deux d'entre eux. C'était plus que bien dans la tête d'une majorité d'esclave, qui ne réfléchissait pas à toute l'influence que Jiay pouvait avoir sur eux. Edric se rendait bien compte que la seule présence de la succube rendait la majeure partie des esclaves masculins de l'endroit, nerveux comme des écolières. La démone lui fit le coup des jeunes femmes en détresse sur une île de dépravés et il hocha la tête, comprenant ce qu'elle voulait dire. Elle voulait protéger ses esclaves femmes de l'extérieur, mais également d'eux-même. Il pouvait deviner que dans leurs fortes têtes leur causeraient des problèmes si elles sortaient de la demeure de la succube sans escorte. Bref, oui, ça l'intéressait ce travail! Il pourrait quitter cette égout répugnant. Il la vit s'accoter aux barreaux de sa cage et le détailler sans la moindre gêne. Il aperçut sans mal la lueur de satisfaction dans les yeux de la succube qui parut faire miroir à la sienne. Il sourit et déclara avec un air confiant

-Ça m'intéresse ton offre...

Il avance dans la cellule et s'approche de la jeune femme qui se présente. Elle avait un très beau nom, Jiay.

-Moi c'est Edric. Enchantée aussi.

Edric hein ? Charmant … En plus sa avait l'air de le botter de jouer au chien de garde. Tout allait bien dans le meilleur des mondes ! La jeune succube contemplait son nouveau jouet avec une sorte de satisfaction qui se lisait sur son visage, mais aussi une certaine appréhension … Prendre une forte tête comme lui c'était risqué s'il ne devenait pas rapidement l'extension de la volonté de la maîtresse. Un pari risqué mais surtout terriblement excitant ! Après avoir hoché de la tête, toujours en affichant son petit sourire mesquin, elle se redressa, se remettant debout face à l'homme.

" Très bien … Je m'occupe de la paperasse, et d'ici cinq minutes tu seras libre. "

Jiay fit la moue et tourna les talons vers le bureau, s'arrêtant face au vendeur, posant sur le comptoir une liasse de billet, sans même prendre le temps de compter combien elle donnait. Ce geste paniqua un instant le vendeur qui regarda tour à tour la liasse, la succube et la cage de l'esclave. Puis avec une sorte de nonchalance, il ramassa la liasse de billets, en silence, regardant la jeune femme maintenant accoudée sur le bureau, un sourire radieux aux lèvres.

" Je vous le prend ! Il me plait bien ! Et donnez moi un tee-shirt pour cet esclave … Je ne veux pas qu'il soit au centre de toute les attention quand je rentrerai chez moi. "

Finalement, le vendeur reprit du poil de la bête, comprennent qu'il allait enfin se débarrasser de ce produit invendable ! Sortant des dossiers qu'il déposa en vrac sur le comptoir avec un stylo, il rangea les billets sans prendre le temps de défaire la liasse, n'ayant que faire du prix qu'avait mis la succube. Puis toujours avec des petits gestes frénétiques, il attrapa un tee-shirt uni de couleur jaune qu'il posa sur le comptoir.

Pendant ce temps, la succube remplissait la paperasse avec une lassitude non dissimulé, puis après signé la dernière page, elle tendit le dossier au vendeur qui lui échangea contre une clé, et pas n'importe la quelle, celle de la cellule de son nouvel esclave. Attrapant le tee shirt aux couleurs criardes d'un geste vif, elle tourna les talons sans adresser le moindre mot au démon qui servait de vendeur. Ses pas raisonnèrent lourdement dans le hall, un silence c'était abattu dans le corridor, personne n'osait parler de peur des éventuelles représailles des gardiens. Jiay s'arrêta devant la cellule de Edric, le regardant affichant un petit sourire.

" Attrapes ! "

Elle jeta le tee shirt dans la cellule sans vraiment faire attention, puis plaça la clé dans le verrou qui grinça lorsque la succube actionna le verrou. La grille de fer forgée grinça, brisant le silence de plomb qui régnait dans la boutique.

" Et voilà … T'es libre maintenant ! "

Elle sourit en regardant le jeune homme sortir de sa cage. Elle était plus petite que lui, et d'ailleurs sa lui faisait bizarre d'avoir un esclave plus grand qu'elle. Le tee shirt encore à la main, les pieds nus, il les posa contre le sol froid, sous les yeux de la succube qui rougeoyaient dans la pénombre de la boutique aux vitres opaques.

" Hum … Et maintenant, nous allons pouvoir y aller … Tu peux m'appeler maîtresse … Non, en fait, du doit m'appeler maîtresse ! Même si tu deviens mon ombre et mes yeux, n'oublies jamais qui t'a sortie de là … Sans moi, n'oublies pas que tu retourneras illico dans cette cellule. Bien ! On va pouvoir y aller ! On va commencer par te trouver autre chose que ces … Guenilles, puis je pense que j'irais te présenté à la personne que tu devras garder à l'œil ! "

Un petit rictus satisfait aux lèvres, elle guetta la réaction de l'esclave avec attention, se demandant s'il allait déjà jouer les fortes tête, ou s'écraser quelques temps. Après tout, cela n'avait pas d'importance, le jeu ne faisait que commencer !

-" Très bien … Je m'occupe de la paperasse, et d'ici cinq minutes tu seras libre. "

Ces mots lui firent infiniment plaisir, le faisant sourire moqueusement. Il était plus que content de sortir de cet endroit sordide que des gens osaient appeler un marché. Pendant les semaines où il avait dû subir l'emprisonnement, il avait vu une partie de la nature humaine qu'il n'avait jamais vu avant et dont il aurait certes voulu se passer de voir. Il avait toujours aimé manipuler les gens et ce qu'il avait vu défiler devant la cage pendant ses longues journées d'abus corporels, c'était le reflet de sa propre personne, mais magnifier. Ceux qui étaient dans les cages rampaient à leur pied volontairement et lécha la main qui les battait en en redemandant encore. Cette servilité cachée dans l'être humain, qui pouvait être recréé par un emprisonnement cruel, lui donnait le goût de vomir. Il irait volontiers du côté des démoniaques contremaîtres aux dépends de ses compatriotes humains, sans le moindre remords. Ce poste de chien de garde qu'il venait d'accepter le rapprochait d'une position de pouvoir et il croyait avoir assez deviner Jiay pour penser qu'elle n'affranchirait jamais un de ses esclaves parce qu'il lui plaisait. Elle profiterait simplement de ses possessions. Il faudrait donc la manipuler d'une autre manière pour réussir à avoir de l'indépendance. C'était le comment qui faisait défaut présentement. Il y réfléchirait plus en jouant bien son rôle dans la maisonnée de Jiay. Il était certain que les esclaves de la succube aux yeux rouge sang étaient belles car il devinait que les maîtres capricieux comme la démone semblait l'être ne se contenterait pas d'une esclave repoussante. Son petit côté collectionneur de jolies filles remonta à la surface quand il imagina à quoi pouvait bien ressembler les jeunes femmes qu'il allait rencontrer et ce qu'elle faisait avec la succube. Se reprenant, il commença à s'étirer pour être prêt à sortir de la cage et il entendait les grognements presque bestiaux dans les cages à côté. Souriant amicalement en apparence, il se tourna vers la cage à sa gauche, celle à sa droite ayant été vidé de son occupant à cause de son spectacle de tout à l'heure.

-Voyons les gars, pas besoin d'être jaloux. Je vais juste rester avec au moins deux femmes à tomber par terre alors que vous, vous allez rester ici, bien au chaud ensemble. Peut-être que vous vous trouverez une attirance pour les hommes avant de vous faire acheter!

Il éclata de rire quand les "fortes têtes" se jetèrent contre les barreaux en hurlant des malédictions et l'appelant par tous les noms d'oiseaux qu'ils connaissaient, ce qui s'avéra être considérable. Il attendit un petit moment et ils se fatiguèrent. La réapparition de Jiay les fit se taire subitement, trop occupé à baver pour parler. La remarque du jeune homme machiavélique leur avait fait comprendre qu'ils n'étaient pas très intéressant à acheter pour l'instant. Il eut un sourire moqueur et quand la succube arriva à sa cellule, elle lui lança un t-shirt jaune pour qu'il s'habille un peu. Elle ouvrit la porte et déclara les mots qu'il voulait entendre. Il était libre! Ses pieds touchèrent le plancher froid du couloir. Il regardait de haut, puisque c'était un petit bout de femme, mais elle était coriace, il n'avait aucun doute. Lui souriant, il mit son chandail et la laissa faire son spectacle. Des menaces, qu'il n'écouta pas à moitié. S'il la fâchait, elle ne le ramènerait pas. Elle le tuerait, il en était certain. Il était partant pour aller des trucs cependant, mais encore plus partant pour rencontrer la jeune femme qu'il allait surveiller.

-J'ai hâte de rencontrer cette jeune personne. Mais j'imagine que ma tenue n'est guère présentable pour l'instant. Allons-y.

Il préférait jouer le jeu plutôt que de s'opposer pour l'instant. Tant qu'elle ne lui donnait pas d'ordres qui allaient contre sa volonté, elle pouvait s'assurer d'un respect constant. Pour l'instant, se dit-il en souriant moqueusement.

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